Olives
15-19 novembre 2010
Savez vous
récolter les olives à la mode du
Péloponnèse ? Et bien voila comment on fait.
Une belle expérience, qui ramène à
l'essentiel : passer la journée au grand air à
travailler physiquement en pleine végétation,
vérifier en fin de journée le résultat
concret de son travail pour s'en féliciter ou s'en
désoler, se mettre au service des autres plus
expérimentés et dont on peine
à comprendre le langage et les codes en évitant
de les
gêner, autant que possible, s'inquiéter du temps
qu'il va
faire,
anticiper sur la journée du lendemain... Et, au final, prime
inouïe, déguster une huile tout
fraîchement pressée, aux arômes
complexes, fins et sans aucune amertume. Cadeau des Dieux !
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Une belle expérience, qui ramène à l'essentiel : passer la journée au grand air à travailler physiquement en pleine végétation, vérifier en fin de journée le résultat concret de son travail pour s'en féliciter ou s'en désoler, se mettre au service des autres plus expérimentés et dont on peine à comprendre le langage et les codes en évitant de les gêner, autant que possible, s'inquiéter du temps qu'il va faire, anticiper sur la journée du lendemain... Et, au final, prime inouïe, déguster une huile tout fraîchement pressée, aux arômes complexes, fins et sans aucune amertume. Cadeau des Dieux !
Comme dans nombre de
régions méditerranéennes, l'olivier
est partout dans le Péloponnèse. L'arbre est
réputé pour sa longévité,
que l'on compte couramment en siècles, exceptionnellement en millénaires. Un
voyage précédent avait permis d'approcher les
oliviers de la côté épirote,
les plus grands et les plus vieux.
Mais les oliviers du
Péloponnèse, plus petits, n'ont rien à
envier en terme d'âge à ceux de l'Epire.
La culture de l'olivier est encouragée fortement par l'Union européenne, omniprésente ici par ses subventions. Vive le régime crétois ! |
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Malgré des moyennes
de températures plus que clémentes à
cette période de l'année - plus de 20°
entre le lever et le coucher du soleil ,
la question du temps qu'il va
faire est cruciale pour l'exercice : impossible de couper les oliviers
par temps de pluie, sauf à les mettre en danger en ouvrant
la voie
à tous les parasites.
Sur les cinq jours
de la récolte, un seul jour de pluie... quota habituel
m'a-t-on dit.
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Comme
pour tous les végétaux, l'olivier comprend
plusieurs variétés, dont les fruits sont
d'utilisation différente.
Ici, les olives
à huile sont petites et récoltées
toutes vertes. Elles sont de la variété konoreiki, du nom de
koroni, là où nous sommes sur ces photos.
Les olives de table, en revanche, sont beaucoup plus grosses et noircissent beaucoup plus vite. On les récolte donc en même temps que les koronéikis. Elles font l'objet d'une assez longue préparation ensuite pour pouvoir être conservées puis mangées, à base de saumure, d'épices de toutes sortes et d'huile d'olive, bien sûr. Dans une société aussi traditionnelle qu'en Grèce, ce travail est dévolu aux femmes, pendant qu'on ne voit que des hommes autour des pressoirs à olive. |
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La
récolte en elle-même demande un peu de
matériel, en plus d'une
absence de pluie. Echelles, ébrancheur, sécateur,
grands filets à
étendre sur le sol, sacs de jute,
rateaux
de plusieurs sortes mais toujours en matière plastique pour
éviter de meurtrir les arbres ou de déchirer les
filets.
L'outil tradionnel est le baton d'olivier, très solide, avec un bec de préférence (mais pas forcément) pour bien le tenir en main ou attraper les branches à distance en l'utilisant de l'autre côté. Il sert à taper sur les branches pour en détacher les olives. Beaucoup moins traditionnelles : la machine à peigner les branches coupées pour en séparer les olives et l'omniprésence tronçonneuse, de petit modèle, car il ne s'agit pas de couper
les arbres ni de les meurtrir, mais de couper les branches qui doivent
l'être, et seulement celles-là.
Autrefois, tout était fait à la scie à main recourbée. OOupps ! Quel boulot ! |
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Une
fois posées les bâches au sol - travail
à ne pas bâcler car s'il est
mal fait, il occasionne la perte de nombreuses olives dans l'herbe ou
les pierres, le tailleur se met au travail.
C'est
le chef de la
collecte qui exécute ce travail à ne pas louper
non
plus : couper les branches de l'année, puis les branches
inutiles pour
les futures fructifications
sans
handicaper la croissance future de l'arbre... il faut savoir faire.
Selon les années, la taille est plus ou moins
sévère.
Les branches
coupées sont ensuites rassemblées, et
passées à la machine pour en séparer
les olives, qui sont conduites par une trémie directement
dans un sac,
les feuilles étant évacuées en partie de leur côté par différence de gravité. La machine envoie quand même une proportion non négligeable d'olives sur les bâches : attention à ne passer devant quand elle est en activité : bombardement d'olives garanti ! |
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Après
la coupe, on frappe les rameaux et branches restants pour
continuer d'en détacher les olives,
soit dans l'arbre, soit
à partir du sol, avec les rateaux spéciaux et les
fameux bâtons de bois d'olivier (ça c'est bien
physique, parfait pour l'exercice du corps tout entier !).
Il reste ensuite à ramener les bâches et leur contenu au même endroit, enlever les petites branches et feuilles autant qu'on le peut en ratissant l'ensemble, puis à verser dans les sacs. |
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On devine aisément la
suite : passage à la coopérative pour extraction
de l'huile,
puis récupération du bois de chauffe - si on veut
- et brulage de tout le reste à la nuit.
Les bidons ronds en plastique, toujours bruns avec un couvercle noir, ou carrés en tole légère, toujours jaunes et verts, ont remplacé depuis longtemps les jarres anciennes qui maintenant décorent les terrasses. Récolte
exceptionnelle cette année 2010 : pour environ de 3,3 tonnes
d'olives issues d'une vingtaine d'oliviers adultes en pleine
maturité, 700 kg d'huile,
soit un rendement de 4.7. Une huile magnifique à tous points de vue. A déguster pure sur une tranche de pain grillée... Je ne vous dis que ça ! Voilà. |