C'est
peut-être à l'arboretum de
Kornik,
adjacent au petit chateau de l'ancien seigneur local à cinq
lieues au sud de Poznan, que l'on peut comprendre quelle est la place
de l'arbre dans le paysage polonais : totalement
prédominante.
La forêt couvre 28% de la surface du pays, pourcentage
égal à celui de la France parmi les plus
élevé d'Europe, mais contrairement chez nous, on
la
trouve jusqu'au coeur des villes, sauvage, quasiment intacte, elle y
vit sa vie aux côtés des humains qui s'y fraient
un chemin
comme ils peuvent, car des allées n'y sont pas troujours
tracées. Nous sommes loin des grands domaines royaux de
chasse
à la française très entretenus par nos
Offices
nationaux de tout poil.
Dans cette logique d'authenticité, l'arboretum de Kornik,
qui a
valeur nationale, présente toutes les
variétés
endémiques à la Pologne : pas d'arbres exotiques
ramenés d'on ne sait où, mais une
variété
d'épineux incroyable, et tous les feuillus sont bien
là,
souvent immenses et droits comme des "I".
A quelques kilomètres de là, le domaine de
Rogalin,
rattaché au
Musée
national de Poznan,
à l'opposé, présente une demeure
raffinée,
toute inspirée par le XVIII° siècle.
Rogalin est
l'ancien fief de la famille Raczinsky, qui donna à la
Pologne de
nombreux dignitaires dont le dernier fut
Edward
Bernard Raczinsky,
Ambassadeur de la Pologne à Londres pendant la
deuxième
guerre mondiale, dont l'autorité morale lui valut de devenir
Président de la République polonaise en exil
entre 1979
et 1986, car la Pologne garda un gouvernement en exil à
Londres
jusqu'en 1990. Décédé en 1993
à l'age de
102 ans, il eut le bonheur de connaître la nouvelle Pologne,
enfin libre de son avenir.
Un bâtiment neuf construit à
côté du chateau
abrite la collection de tableaux du XIX° siècle
constituée par Edward Bernard Raczinsky,
remarquable par
ses portraits, et comptant d'ailleurs nombre de peintres figuratifs
français contemporains des impressionnistes. Un bel endroit.